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Scandale Orpea : le gouvernement enquête sur le groupe d'Ehpad

Alors que la ministre déléguée à l’Autonomie Brigitte Bourguignon qui a reçu mardi les dirigeants du groupe français promet de “taper fort”, le PDG Philippe Charrier se défend de toutes les accusations qui lui sont portées.



Philippe Charrier, nouveau PDG du groupe, n'entend pas lâcher l'affaire © Bertrand Guay/AFP


Toutes les versions divergent. Alors que les dirigeants du groupe d’Ehpad et cliniques privées Orpea ont été convoqués le mardi 1er février par le gouvernement, Philippe Charrier, nouveau PDG d’Orpea suite au renvoi de Yves Le Masne, affirme que lui et le directeur général France du groupe Jean-Christophe Romersi ont été écoutés “avec empathie” par Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie des personnes âgées. Ils prétendent lui avoir remis un rapport complet contenant des réponses “très précises” à ses inquiétudes.


La ministre, quant à elle, dément catégoriquement ces affirmations. Elle aurait au contraire fait preuve de “beaucoup de fermeté” et se serait montrée “en colère” et “indignée”. Elle soutient avoir “refusé la liasse de documents que lui ont tendue les dirigeants d’Orpea”, leur indiquant qu’elle souhaite “qu’elle soit remise aux autorités de contrôle”.


L’entrevue faisait suite aux accusations portées par le livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, publié chez Fayard le 26 janvier. L’ouvrage dénonce les pratiques de ce qu’il appelle le “système” Orpea qui consiste en la maltraitance des résidents de leurs établissements. Il est notamment question de rationnement de produits d’hygiène, de soins et de nourriture au détriment des personnes âgées, par souci de rentabilité.


Double enquête


Les dirigeants du géant des Ehpad (près de 1200 établissements à travers le monde) se défendent fermement de ces allégations. Ceci étant, leur cours en bourse a chuté de plus de 50% suite au scandale et Yves Le Masne, PDG du groupe depuis plus de 20 ans a été limogé. Plus encore, Orpea est désormais étroitement surveillé par le gouvernement. Suite à l’entretien du 1er février, Brigitte Bourguignon ne compte pas “se contenter des explications données lors d’un rendez-vous à une convocation”.


La ministre a dès lors confirmé à l’issue de l’entretien l’ouverture d’une double enquête, administrative et financière, soutenant qu’il faudra “taper fort, pour bien montrer qu’on ne fait pas n’importe quoi dans ce pays dans une activité lucrative, mais qui ne doit pas être lucrative au détriment de la bienveillance”. Elle a ensuite assuré que “les ARS [Agences régionales de santé] iront inspecter tous les établissements de ce groupe”.


Le nouveau directeur Philippe Charrier affirme être “très heureux d’avoir ces inspections et ces contrôles”, soutenant qu’ “il y a toujours des évènements regrettables très peu nombreux et notre volonté est de clarifier ces choses là pour avoir des réponses très précises”.


Action du gouvernement


Brigitte Bourguignon voit dans cette affaire “un système entier qui est dénoncé” qu’elle souhaite “connaître” et “comprendre”. L’enquête démarre à l’Ehpad Les Bords de Seine situé à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) par l’ARS Ile-de-France. En attendant, le gouvernement va présenter fin février des mesures visant à “renforcer les contrôles” et à “mieux prendre en compte la parole des résidents et de leur famille dans le fonctionnement des Ehpad”.


Philippe Charrier sera entendu ce mercredi 2 février par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.


Neil Chapelon


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