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Les conflits continuent au Mali

La situation au Mali est de plus en plus préoccupante. Ces derniers jours, la France réfléchit sur la poursuite de ses missions contre le terrorisme et d’un éventuel retrait militaire.



Des soldats maliens aux côtés d'un soldat français de l'opération "Barkhane" © Frédéric Pétry/Hans Lucas/AFP


De nombreuses voix se lèvent contre la présence occidentale au Sahel. Après le départ des troupes danoises, jeudi 27 janvier, c’est au tour des militaires français d’être soumis à un possible retour. Copenhague avait envoyé des centaines d’hommes dans le but de renforcer la coalition de forces spéciales européennes Takuba, un projet qui a désormais du mal à s’inscrire dans le futur. À noter, qu’elle a pour but de lutter contre le terrorisme dans la zone Mali-Burkina-Niger où sévit le Groupe État islamique et le GSIM (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) lié à Al-Qaïda.



Une rupture inédite


Jamais les discussions entre Paris et Bamako n’avaient été si tendues. Si bien, qu’il est aujourd’hui envisageable de voir la fin de l’opération Barkhane pourtant symbolique de la lutte française contre le terrorisme au Sahel. Si la junte malienne, jugée illégitime par Jean-Yves Le Drian, n’a plus confiance en la force militaire française, le sentiment semble réciproque. Le ministre des Affaires étrangères confiait, vendredi 28 janvier, au micro de RTL : “Vu cette situation, vu la rupture du cadre politique et du cadre militaire [au Mali], nous ne pouvons pas rester en l’état. Ce n’est pas uniquement une décision française, c’est une décision collective et donc nous avons engagé des discussions avec nos partenaires africains et européens pour savoir comment on peut adapter notre dispositif”.



Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian juge la junte malienne comme illégitime. © POOL REUTERS

En place depuis 2014, l'opération Barkhane n'a jamais été si discutée. Le 22 janvier dernier, un militaire français a été tué au Mali après un tir d’obus. Cette attaque s’inscrit dans un contexte de défiance alors que de nombreux manifestants demandaient le départ des troupes tricolores la semaine précédente. Aujourd’hui, la France compte 5 000 militaires et entend réduire de moitié cet effectif pour 2023.

Suite à cette volonté de quitter le territoire petit à petit, les hypothèses d’une fin d’opération prennent davantage de crédit. Pour l’heure, rien n’est confirmé du côté de Paris. Les forces occidentales se plaignent de ne plus être les bienvenues au Mali depuis la prise de pouvoir des officiers en 2020 tandis que ces derniers voient d’un mauvais œil la présence sur leur sol teintée d’un certain mépris.



La Russie continue de s’étendre


Si la France souhaite passer de 5 000 à 2 500 militaires d’ici 2023, ce n’est pas le cas de toutes les puissances. En effet, l’expansion russe continue au Mali avec la présence du groupe paramilitaire Wagner. Selon Challenges, une trentaine de mercenaires seraient arrivés sur le sol africain samedi 29 janvier en compagnie d’officiels russes.



Le groupe paramilitaire Wagner continue de s'implanter au Mali. © Florent Vergnes/AFP

Leur présence est également source de discorde entre représentants politiques. Les Européens affirment que la société Wagner est implantée au Mali et menace le calme qui est censé y régner. La junte militaire, quant à elle, nie en bloc sa présence. “Wagner est au Mali. Ils sont plusieurs centaines. Le monde entier le voit, et cela nous préoccupe”, a déclaré le général Stephen Townsend, commandant d’Africom.


La présence russe à travers ce groupe paramilitaire constitue donc un secret de polichinelle comme le soutien potentiel qu’apporte le gouvernement de Vladimir Poutine. La seule chose certaine, pour le moment, est la baisse du poids que possède la France au Mali depuis le début de l'opération Barkhane. Celle-ci semble consumée de manière assez inédite.



Enzo Leanni

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