Le logement, grand oublié du quinquennat d’Emmanuel Macron
- icj1td11g2
- 2 févr. 2022
- 3 min de lecture
La Fondation Abbé Pierre a publié, ce mercredi 2 février 2022, son vingt-septième rapport sur le logement. Un bilan peu glorieux pour le gouvernement Macron.
Le rapport annuel sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre met dans l’embarras le quinquennat d'Emmanuel Macron. Publié mercredi 2 février, ce rapport met en lumière une mauvaise gestion du secteur du logement de la part du gouvernement. Entre réduction des APL en 2017 et coupes budgétaires visant le logement, on comptabilise aujourd’hui plus de quatre millions de Français mal logés.

Des économies au dépend du logement
Avant même la crise du Covid-19, le gouvernement d’Emmanuel Macron supprime l’ISF pour créer l’Impôt sur la Fortune Immobilière, faisant, symboliquement, de ce secteur un véritable facteur financier avec un objectif de rente. La suppression de la taxe d’habitation sur résidence principale incite, quant à elle, les propriétaires à augmenter la taxe foncière. S'ensuit, l’augmentation des prélèvements annuels pour les loyers d’HLM. Cette série de mesures pour le logement vise à réduire les dépenses publiques.
"Avec 15 milliards d’euros d’économies réalisées sur l’ensemble du quinquennat, le logement aura été le premier contributeur à la réduction des dépenses publiques, et elles touchent en priorité le secteur HLM et les ménages assez modestes pour percevoir ces aides", déplore Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre.
Le budget logement du gouvernement s’élevait à 42 milliards d’euros en 2017, contre 37,6 milliards d’euros en 2020, ce qui représente 1,82% du PIB en 2017, contre 1,63% en 2020.
Alors qu’en 2017, le quinquennat Hollande avait 437 000 logements en construction, avec un record de 113 000 HLM, en 2020 on compte 352 700 logements, dont 84 000 sociaux. En 2021, on connaît un léger rebond avec 392 000 logements en chantier. Une amélioration qui ne concerne par les étudiants puisque seulement 60 000 logements étudiants ont vu le jour l’année dernière, soit la moitié de l’objectif fixé par le gouvernement.
La ministre chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, a pointé du doigt la responsabilité des communes. Selon elle, les communes ne respectent pas la loi SRU, obligeant certaines communes à disposer d’au moins 20 à 25% de logements sociaux sur leur territoire.
Les locations Airbnb jouent également sur le marché immobilier, puisque de plus en plus de propriétaires, dont la location de bien est une véritable activité financière, utiliserait ce concept pour contourner la fiscalisation. La ministre chargée du Logement a donc évoqué une meilleure législation pour encadrer les locations Airbnb, initialement prévues pour des courts séjours. Elle a également jugé la mesure de réduction des APL comme une mesure de “technicien”, que le gouvernement “ne reprendrait pas aujourd’hui” si c'était à refaire.
Un contexte déjà défavorable
Dans un environnement d’inflation, avec une hausse du coût de la vie et d’un pouvoir d’achat mis à mal, le budget logement des Français suit la même dynamique. Ce dernier représente, en moyenne 20% du budget total d’un ménage, là où pour certains il représente 40%, voire même 60%. Avec des loyers de plus en plus chers, il faudrait 50 000 nouveaux logements sociaux pour lutter contre cette “crise qui vient”, selon la Fondation Abbé Pierre.
Pendant que 2,2 millions de familles sont en attente d’un logement social, seulement 100 000 ont été attribués affirme Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, face à la ministre Emmanuelle Wargon sur Franceinfo. Face au problème mit en avant par la FAB, la ministre propose de “construire plus de logements tout court, et plus de logements sociaux”. Elle souhaite également mettre en place une réduction d’impôts pour les propriétaires louant leurs biens à des prix inférieurs aux prix du marché.
Anaëlle Petot
Comments